L’ancien Premier ministre du président déchu d’Alpha Condé, Ibrahima Kassory Fofana, a été condamné le jeudi 27 février 2025 à cinq ans de prison ferme par la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief).
Ibrahima Kassory Fofana a été reconnu coupable d’enrichissement illicite, de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux. L’ex-chef du gouvernement devra s’acquitter d’une amende de 220 000 euros. Il est l’un des nombreux anciens dirigeants et responsables politiques et de la société civile incarcérés pour des malversations économiques ou des délits d’opinion sous le régime de Mamadi Doumbouya.
À l’image d’autres figures du clan Alpha Condé déjà condamnées par la Crief, la sanction infligée à Ibrahima Kassory Fofana ne se limite pas à la peine de cinq ans de prison ferme.
L’État guinéen a décidé de saisir l’intégralité de ses comptes épargne. Ibrahima Kassory Fofana devra verser près de deux millions d’euros, soit 1,6 million pour le remboursement des sommes détournées et le reste en dommages et intérêts au profit de l’État guinéen.
Condamné en son absence, Kassory a refusé de comparaître devant la cour anti-corruption. Ses avocats, également absents, dénoncent une justice instrumentalisée, évoquant de « graves violations de la procédure » et des « ingérences politiques ».
Ils soulignent également « l’état de santé critique » de leur client, hospitalisé durant sa détention. Mais le procureur spécial de la Crief, Aly Touré, a refusé son évacuation sanitaire à l’étranger. Pour lui, il s’agissait sans doute “d’une tentative d’échapper à la justice”.
Bekanty N’ko avec RFI