À Malabo, capitale de la Guinée Equatoriale, un procès s’est ouvert contre plusieurs anciens responsables de la Direction générale de l’assurance et de la réassurance.
Au centre de cette affaire, le détournement de fonds publics, orchestré par Baltasar Ebang Engonga, neveu du président Obiang accusé de malversations massives et d’enrichissement illicite. Réputé proche du pouvoir, Baltasar est aussi éclaboussé par un scandale sexuel, après la diffusion de vidéos intimes tournées dans son bureau officiel.
Le procès s’est ouvert lundi dernier à dans la capitale équato-guinéenne, avec en ligne de mire plusieurs hauts fonctionnaires accusés de malversations financières au sein de la Direction générale de l’assurance et de la réassurance. Parmi eux figure Baltasar Ebang Engonga, surnommé « Bello », ex-directeur de l’administration fiscale et figure influente du régime, qui cristallise l’attention médiatique et judiciaire.
Ancien dirigeant de la DGAR entre 2015 et 2020, Baltasar Ebang Engonga fait l’objet d’un réquisitoire particulièrement sévère : le parquet national a requis à son encontre 8 ans d’emprisonnement pour détournement de fonds, 4 ans et 5 mois pour enrichissement illicite, et 6 ans et un jour pour abus de fonction. À cela s’ajoute une amende de plus de 910 millions de francs CFA, assortie d’une interdiction d’exercer toute fonction publique pendant la durée de la peine.
Le ministère public accuse l’ancien haut cadre d’avoir mis en place un système de captation des fonds publics à des fins personnelles, avec la complicité d’autres responsables de l’institution. Six autres ex-fonctionnaires, parmi lesquels Carmelo Julio Matogo Ndong, Ireneo Mangue Monsuy Afana ou Florentina Iganga Iñandji, sont poursuivis pour des faits similaires.
Mais l’affaire prend une tournure encore plus explosive lorsqu’on y ajoute les révélations sulfureuses qui entourent la personnalité de Baltasar Ebang Engonga. Fin 2024, des vidéos compromettantes de l’homme politique, filmé en pleine relation sexuelle dans son bureau, parfois avec des femmes liées à des membres du gouvernement, avaient provoqué une onde de choc dans le pays. Ces séquences, récupérées lors de la saisie de ses appareils électroniques dans le cadre de l’enquête pour corruption, avaient déclenché une vague d’indignation, exposant les dérives de certains cercles du pouvoir.
L’audience, prévue sur trois jours, devrait se poursuivre avec les plaidoiries de la défense. Les avocats de Baltasar Ebang Engonga dénoncent un procès politique et contestent la validité des preuves recueillies. La Cour rendra sa décision dans les jours à venir.
Bekanty N’ko avec lsi-africa.com